Rechercher dans ce blog

samedi 23 janvier 2010

les 5 chapitres canoniques du récit

Centre Beaubourg, Paris, collection permanente

Un récit rend compte d’un événement, c’est à dire d’une transformation. L’intrigue, la quête ou la transformation va commencer au début et se dérouler jusqu’à son point final. « Le lecteur anticipe et dirige inconsciemment son attente en direction du dénouement (ce que les histoires drôles mettent bien en évidence). Saisir une suite de propositions comme un tout, c’est pouvoir mettre une fin en rapport avec un début, c’est pouvoir lire le début comme une promesse de fin. »[1]

Le récit débute par une situation initiale perturbée, puis explique comment un nouvel équilibre s’instaure et se termine sur la situation finale. Traditionnellement, il se déroule en 5 chapitres :

1/ l’appel : On énonce le problème, un événement (interne ou externe) a modifié la situation : « On » nous demande changer ! Ce n’est pas possible, cette nouvelle réglementation est impossible à appliquer !

2/ la préparation : Mobilisation pour intégrer le changement voulu ou imposé : Quelles sont nos pratiques, nos résultats, nos compétences ? Que garde-t-on, que devons-nous abandonner, que devons-nous faire progresser pour remplir ce nouvel engagement ? De quelles ressources disposons-nous ? Quelles seront les formations, accompagnements, investissements matériels nécessaires ? Comment les autres assciations de notre secteur se sont-elles organisées ? …

3/ l’épreuve majeure : C’est le moment où « tout se joue », c’est le jour J de la mise en place du nouveau système de marketing direct, de l’ouverture d’un nouveau centre d’accueil, du regroupement de services, de l’évaluation qualité de l’établissement ; Il y a un « avant » ce moment et un « après » qui, forcément ne sera plus pareil :

Est-ce une expérience pilote, une préfiguration ou une mise en place grandeur nature ? Quelles sont les points de non-retour ? Quels sont les vecteurs de mobilisation ? Qui sont les acteurs ou groupes d’acteurs primordiaux ? …

4/ l’évaluation : Le bilan, le moment des comptes et des conclusions :

« On a réussi, on ne s’en est pas mal tiré, Tout çà pour çà ! La montagne a accouché d’une souris, cela marche mieux que ce que je pensais, je vous l’avais bien dit, il y aurait de la casse ! C’est formidable, je peux enfin avoir cette information sans courir partout ! »

5/ la stabilisation : Effectivement, il n’y a pas d’omelette sans casser d’œufs, le changement apporte des gains, cause des pertes, favorise des apprentissages, développe de nouvelles compétences, relègue des pratiques, des activités … ; se posent alors les questions de la poursuite.

« c’est bien beau, mais comment je fais maintenant pour obtenir cette information ? ce que je faisais n’est plus nécessaire, que vais-je faire maintenant ? … »

Auxquelles on répondra par des actions de formation, d’échanges de pratiques, d’ajustements d’organisation.


[1] J-M ADAM, Le Récit, coll « Que sais-je ? », PUF, 1996